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CHANTIERS NOMADES — All you need is ressentir - Benoît Lambert & Jean-Charles Massera

Mots-clés associés : Artistes interprètes (hors musiciens) - perfectionnement

Comprendre et maîtriser les enjeux de l’acteur-créateur, ses capacités de représentations et de témoignage d’une époque depuis le plateau de théâtre.

Informations générales

Identification du stage

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• Comédiens professionnels souhaitant questionner la représentation « post-avant-gardiste » et les enjeux de l’acteur-créateur.

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2 ans d’expérience professionnelle

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Compétence visée :
Comprendre et maîtriser les enjeux de l’acteur-créateur, ses capacités de représentations et de témoignage d’une époque depuis le plateau de théâtre.

Objectifs du stage :
- Savoir utiliser l’improvisation comme processus de travail
- Comprendre comment le travail d’écriture textuelle se nourrit du plateau et réciproquement
- Maîtriser les fondamentaux de l’acteur : voix, corps, imaginaire et rapport à l’espace
- Interroger les rapports entre théâtre et société (grâce entre autres à des outils de pensée issus des sciences politiques et de la sociologie)

  • Du 17/06/2019 au 28/06/2019
    Réf. Afdas : 1940026

77h (11 jours - 35.0h/semaine - 1 jour d'interruption)
THEATRE DIJON (Bourgogne-Franche-Comté)
15 stagiaires


Financement à 100% par l'Afdas pour les publics recevables. Dans la limite des budgets disponibles.


Estelle PANTALONE — 0476252195
com@chantiersnomades.com
www.chantiersnomades.com

Informations pédagogiques

Programme pédagogique

Présentation du stage :
Besoin professionnel :

Les mouvements du monde, les énoncés et les images qui saturent l’espace public, les nouvelles circulations d’informations et de marchandises, induisent de nouvelles formes de représentations, d’écritures. Comment les actrices et les acteurs peuvent ils en porter témoignage ? Quels nouveaux enjeux pour l’acteur ? Comment s’appuyer sur les ressources du groupe et sa propre intimité d'acteur ?

Programme :
Artiste et écrivain, Jean-Charles Massera a notamment publié aux éditions P.O.L (France guide de l’utilisateur ; United Emmerdements of New Order ; Jean de La Ciotat confirme) et Verticales (Jean de La Ciotat, la légende ; A cauchemar is born ; We Are L’Europe), réalisé des pièces radiophoniques pour France Culture, France Inter et ARTE Radio et plus récemment exposé des photos, vidéos, dessins et installations et présenté ses films dans différents festivals internationaux à New York, Cleveland, Vancouver, Brno, Sydney, Pantin… Ses pièces ou textes de fiction ont été mis en scène par Brigitte Mounier, Jean-Pierre Vincent (Festival d’Automne) et par Benoît Lambert avec qui il collabore régulièrement.

Après des études d’économie et de sociologie, Benoît Lambert s’initie à la mise en scène au sein de l’École Supérieure d’Art Dramatique de Pierre Debauche. À la sortie de l’école, il fonde avec le comédien Emmanuel Vérité le Théâtre de la Tentative. Formateur et pédagogue, il intervient dans plusieurs Écoles Supérieures d’Art Dramatique (École du TNS, École de la Comédie de Saint-Étienne, ESTBA…) Il est également l’auteur d’articles sur l’histoire et la sociologie du champ théâtral, ainsi que de plusieurs pièces de théâtre. Ses mises en scène alternent le répertoire classique (il a dernièrement monté Tartuffe ou l’imposteur de Molière (2014), Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux (octobre 2017) et les écritures contemporaines (Qu’est-ce que le théâtre ? (2013) co-écrit avec Hervé Blutsh, La Grande Histoire (2014), La Devise (2015) et La Bonne Nouvelle (2016) de François Bégaudeau).
Depuis janvier 2013, il est directeur du TDB - centre dramatique national de Dijon

La rencontre en 2005 entre Benoît Lambert et Jean-Charles Massera débouche l’année suivante sur une commande de texte à l’auteur. Il s’agit de We are l’Europe. Parallèlement, Le Granit et Le Nouveau Théâtre de Besançon passent en 2007 commande à Benoit Lambert d’une forme légère à jouer partout en Franche-Comté, que le metteur en scène propose de réaliser à partir d’un montage de textes déjà̀ publiés de Jean-Charles Massera : We are la France est créé́ en 2008.

De quoi parle l’écriture de Jean-Charles Massera ? De l’époque, à coup sûr. Mais en disant cela, on n’a pas dit grand-chose. Tout le monde, finalement, parle de l’époque. Les journalistes, les politiques, les publicitaires, les psychologues, les économistes, les sociologues, les philosophes, les sportifs, les chanteurs, les directeurs des ressources humaines... : autant de discours concurrents (ou complices, selon les cas) qui prétendent capter l’air du temps. Jean-Charles Massera, lui, ne rajoute pas sa petite analyse personnelle à celles qui s’affrontent déjà̀ dans l’espace public. On pourrait dire au contraire que tout son travail d’écriture consiste à travailler de l’intérieur les discours déjà̀ produits, pour les faire bégayer. Il a lancé une guérilla burlesque et dévastatrice au sein même des langues officielles (dépêches journalistiques, mots d’ordre publicitaires, discours politiques, analyses d’experts...) en confrontant toujours le point de vue hyper-global depuis lequel elles s’élaborent (le village-monde) à la situation hyper-locale de leurs destinataires (les caissières de Mâcon, les cadres de Suresnes ou les ouvriers de Sochaux,…).
En s’appuyant à la fois sur les textes de Massera (France guide de l’utilisateur, United emmerdements of new order, We are l’Europe…) et sur des documents divers (articles de presse, textes réglementaires, écrits théoriques…), les stagiaires engageront un travail d’improvisation et d’écriture où viendront se télescoper le général et le particulier, le global et le local, la géopolitique et l’intimité des vies vécues. Ils s’empareront de cette matière, s’attacheront à l’expérimenter, à lui faire subir l’épreuve du plateau, à lui trouver son ordre et sa logique propre pour en faire « du théâtre ».

L’objectif est de placer l’interprète au centre de ce travail : son corps, sa voix et ses facultés d’invention.

Comment nos corps sont-ils affectés par les mouvements du monde ?
Comment nos imaginaires se déploient-ils parmi les énoncés et les images qui saturent l’espace public ?
Comment s’élaborent nos pensées et nos émotions dans les nouvelles coordonnées de nos existences ? Comment sont-elles affectées par les nouvelles circulations d’informations et de marchandises ?
Et surtout : comment les actrices et les acteurs peuvent-ils en porter le témoignage ?
Les stagiaires seront ainsi plongés dans un processus complet depuis l’appropriation des outils de travail (textes, images, vidéo), jusqu’à la possibilité de représentation en passant par l’analyse, l’écriture, le jeu (avec toutes ses implications), participant ainsi intimement et collectivement afin d’en comprendre l’utilité et maîtriser les enjeux.
Le stage permettra également de travailler sur la construction d’une improvisation, sur les « indispensables du jeu », et de prendre le temps de l’analyse et de l’étude de scènes existantes.

Dans une démarche de progression pédagogique cohérente, le travail sera donc réparti en deux phases.
La première permettra à chaque participant de se constituer un lexique. Cette phase comprendra un temps de réflexion et de définition : vocabulaire utilisé, les références artistiques, les enjeux politiques, sociologiques, la place de l’intime et du collectif, la place de l’auteur, etc… La deuxième phase sera consacrée à la pratique au plateau dans un aller-retour permanent réflexion / action / évaluation afin de permettre une meilleure maîtrise des enjeux pour l’acteur-créateur.


Processus Pédagogique :
La formation se composera de quatre parties. La première sera consacrée à la présentation du stage, la seconde à un temps d’appropriation du matériau d’étude et la troisième partie sera consacrée au travail de plateau.
La formation se terminera par l’évaluation du stage et des acquis des stagiaires.

I) Présentation du stage (1/2 journée)
Présentation de la formation par les Chantiers Nomades, Benoit Lambert et Jean-Charles Massera.
Présentation de la structure, point sur les démarches administratives et l’organisation logistique de la formation. Présentation du lieu qui nous accueille, de sa démarche et du partenariat avec les Chantiers Nomades.
Les intervenants introduiront le sujet en présentant l’état de leur recherche et, par le biais de la transmission, engager les acteurs à partager leur processus de création.
Ils exposeront le déroulé et la progression pédagogique en corrélation avec ses objectifs ainsi que la perspective de mise en jeu au plateau permettant l’évaluation des acquis.
Ils reviendront sur le but du stage : Comprendre et maîtriser les enjeux de l’acteur-créateur, ses capacités de représentations et de témoignage d’une époque depuis le plateau de théâtre.
Présentation des stagiaires.

II) La constitution d’un lexique. Travail de définition et d’appropriation des matériaux de travail (2 jours)

- Définition du processus
- Appropriation des matériaux de travail (textes de l’auteur, articles de presse, textes réglementaires, écrits théoriques…)
- Les enjeux politiques, sociologiques.
- Les enjeux liés à la parole publique de l’acteur, du théâtre (l’art et l’institution).
- Analyse dans la perspective du travail de plateau
- Repérage des premières conséquences pour les interprètes
- Réalisation d’un lexique commun.

Cette partie permettra aux stagiaires d’acquérir un socle de connaissance et une terminologie commune.

III) Travail au plateau (8 jours)

Le travail à la table et au plateau se tisseront au fur et à mesure des questions soulevées par la pratique.

Toutes les journées débuteront par un échauffement corps, voix et, en fonction des séances, des petits exercices d'écoute, de partage et de transmission de l'information, de langage du corps, de choralité, d'interaction, de conscience de l'espace et de l'autre.

Mise en application au plateau des analyses et choix réalisés préalablement à la table. Il pourra s’agir de monologues ou de scènes collectives. Par un processus d’improvisation, seront particulièrement étudiés :

- Les particularités des sources et leurs possibilités de mise en jeu par un processus d’improvisations, où sera recherchée la justesse de la parole. Quelle forme rendra compte le plus fortement de la qualité et des possibilités du propos ? Comment en porter témoignage ?
- La capacité d’invention.
- L’adresse au public (rapport entre moi, individu, et un groupe, les spectateurs).
- La maîtrise d’un langage verbal et corporel, maîtrise physique du corps, du mouvement et de l'espace, l’écoute du partenaire et l’adaptation du jeu.
- La précision et la justesse d’intention et d’interprétation.
- Le rapport entre théâtre et politique, le positionnement de l’acteur.
- L’écriture et à l’adaptation.

Lors de cette phase de travail, les stagiaires mettront en application les notions transmises au plateau par les intervenants, le travail d’analyse préalablement réalisé à la table, permettant une compréhension et une connaissance aigüe des enjeux.

Les allers-retours entre travail de plateau et analyse des intervenants favoriseront la démarche réflexion / action / évaluation.


IV) L’évaluation (une demi-journée)

Les acquis théoriques et pratiques (application au plateau) feront l’objet d’un processus d’évaluation continue durant tout le déroulé de la formation et en lien avec les objectifs pédagogiques. Un regard attentif sera porté sur l’engagement du stagiaire tout au long du processus de travail.

Un bilan pédagogique de la formation et des stagiaires, d’au moins deux heures, sera réalisé le dernier jour du stage, avec l’ensemble des participants, les intervenants et les Chantiers Nomades. Il sera composé de deux phases détaillées dans les modalités d’évaluation.

Informations complémentaires (méthodologie, ...)

Travail à la table :
- Lecture et analyse des textes et documents
- Exercices d’écriture ou d’adaptation
Travail au plateau :
- Improvisations
- Allers-retours table/plateau
- Analyses

Supports fournis aux stagiaires

Supports fournis aux stagiaires :
- Textes de l’auteur et documents (articles de presse, textes réglementaires, écrits théoriques…)
- Carnet de notes, stylo
• Moyens techniques à la disposition des stagiaires :
- Plateau de théâtre, son, lumière, vidéo-projection

Évaluation pédagogique en fin de parcours.

I) L’évaluation de la qualité pédagogique de la formation

A) Rappel des enjeux
- Apprécier l’adéquation de l’offre avec les besoins professionnels,
- Vérifier l’adéquation des moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs fixés,
- Apprécier les liens de conformité avec les objectifs de départ,
- Relever les points forts et les points à améliorer sur les méthodes de travail utilisées,
- Vérifier l’adéquation des moyens de communication avec les usages de la profession,
- Vérifier la conformité du programme communiqué.

B) Le processus d’évaluation
Un bilan pédagogique d’environ deux heures est réalisé le dernier jour du stage avec l’ensemble des participants, les intervenants et les Chantiers Nomades.

Une fiche d’évaluation écrite est transmise aux stagiaires. Elle doit être retournée par courrier aux Chantiers Nomades. Cette évaluation à « chaud » est complétée, six mois après, par un deuxième questionnaire précisant l’application professionnelle de la formation.

Un rapport pédagogique à destination de l’OPCO et des financeurs publics est complété par les intervenants.

II) L’évaluation des stagiaires

A) Rappel des enjeux
Dans la pratique artistique, l’évaluation individuelle a pour but de mesurer la plus-value résultant de la mise en relation de points de compétences entre eux. Autrement dit permettre à l’individu d’avoir une conscience aigüe des mutations, de l’évolution, du renouvellement de sa pratique, à différentes échelles.

B) Le processus d’évaluation
1) En cours de formation

Les acquis théoriques et pratiques (application au plateau par exemple) font l’objet d’un processus d’évaluation continue durant tout le déroulé de la formation et en lien avec les objectifs pédagogiques. Un regard attentif est porté sur l’engagement du stagiaire tout au long du processus de travail.

2) En fin de parcours

2.1. Présenter le processus d’évaluation en amont du bilan et transmettre aux stagiaires des documents ressources :
- un document méthodologique sous forme de cible d’évaluation.
- un tableau d’évaluation.

2.2. Compléter individuellement les documents ressources :
- Nous laissons, à chaque stagiaire, 15 à 20 minutes de réflexion sur son parcours de formation pour répondre par écrit aux questions posées : « Sur quels points votre regard a changé ? Qu’est-ce que vous avez découvert ? » ; « Qu’est-ce que vous avez précisé ? » ; « Qu’est-ce qui reste à établir ? » ; « Quelles sont vos applications prioritaires ? ».

2.3. Produire collectivement un temps de parole.
- Chacun exposant, à tour de rôle et oralement, les réponses aux questions, permettant ainsi aux intervenants de réagir et compléter l’évaluation.

Cette méthode a une double valeur : du côté du stagiaire : la conscience et donc l’assimilation ; du côté des intervenants : l’accompagnement et non le jugement.

Formateurs

Benoit LAMBERT Metteur en scène, comédien

Jean-Charles MASSERA Auteur

TECHNICIEN PLATEAU REGISSEUR