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CHANTIERS NOMADES — Vertige(s) II – Le monde en soi – Yoann Bourgeois

Mots-clés associés : Artistes interprètes (hors musiciens) - perfectionnement

Maitriser les enjeux physiques et artistiques de la prise de risque et en faire une alliée dans le développement de son propre imaginaire.

Informations générales

Identification du stage

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• Comédiens, danseurs, circassiens professionnels souhaitant travailler les enjeux de la prise de risque et du développement de l’imaginaire dans les pratiques artistiques.

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2 ans d’expérience professionnelle

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Compétence visée :
Maitriser les enjeux physiques et artistiques de la prise de risque et en faire une alliée dans le développement de son propre imaginaire.
Objectifs du stage :
• Sonder ses propres perspectives artistiques.
• Appréhender les limites et en faire une force.
• Savoir reconnaitre, utiliser et développer son imaginaire intime dans la création artistique.
• Savoir se confronter au vide (préparation physique et mentale).
• Maitriser les enjeux artistiques (rapport au public, théâtralité)

  • Du 30/07/2019 au 09/08/2019
    Réf. Afdas : 1940028

70h (10 jours - 35.0h/semaine - 1 jour d'interruption)
ST PIERRE DE CHARTRE (Auvergne-Rhône-Alpes)
13 stagiaires


Financement à 100% par l'Afdas pour les publics recevables. Dans la limite des budgets disponibles.


Estelle PANTALONE — 0476252195
com@chantiersnomades.com
www.chantiersnomades.com

Informations pédagogiques

Programme pédagogique

Présentation du stage :
Besoin professionnel :
Dans tous les domaines de l’art, on ne saurait entrevoir de véritable démarche sans prise de risque. Pourtant l’institutionnalisation de nos pratiques dans la grande organisation culturelle peut parfois entrainer, par un effet structural, un risque bien plus grand : celui de la normalisation - qui serait la condamnation pure et simple de l’Art. Comment l’artiste prend donc en charge cette problématique du risque ?

Présentation de l’intervenant – compétences :

Acrobate, acteur, jongleur, danseur, Yoann Bourgeois dirige, depuis 2016, le CCN2 – Centre chorégraphique national de Grenoble, au côté de Rachid Ouramdane.
A l'école du Cirque Plume, il découvre les jeux de vertiges. Diplomé du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne qu'il traverse en alternance avec le Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, il collabore avec Alexandre Del Perrugia et Kitsou Dubois pour des recherches en apesanteur. Il devient ensuite artiste permanent du Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape, Cie Maguy Marin. En 2010 il entame son propre processus de création et initie l’Atelier du Joueur, centre de ressources nomade pour le spectacle. De cet atelier nait Cavale, un duo qui suscite, par le vertige, une dimension éternelle de l’éphémère. Un premier cycle de création s’amorce alors autour de grandes œuvres musicales pour travailler la « figure » (élément classique de l’écriture circassienne), en permettant à cette nouvelle écriture du cirque de s’émanciper de la tyrannie toute puissante du « spectaculaire ». Ce cycle fait naitre en 2010 : Les Fugues (travail sur le rapport d’un homme et d’un objet), puis L’art de la Fugue et Wu-Wei. Cette même année, la compagnie augure le Centre International de Recherches Circassiennes qui vise à établir une généalogie du geste acrobatique. Il approfondit la dramaturgie dans son sens étymologique : un tissage des actions. S’affirme alors un intérêt tout particulier pour la relation corps/force comme source inépuisable de drame. Cette recherche fait naître Celui qui tombe et Minuit. Il poursuit ses recherches autour de dispositifs qui amplifient des phénomènes physiques. Cette constellation est un processus de création permanent qu’il nomme : tentatives d’approches d’un point de suspension. L’ensemble de cette production nourrit les différents champs qui le sollicitent : opéra, cinéma, clip, concerts, théâtre, cirque, …


Programme :

Dans tous les domaines de l’art, on ne saurait entrevoir de véritable démarche sans prise de risque. Pourtant l’institutionnalisation de nos pratiques dans la grande organisation culturelle peut parfois entrainer, par un effet structural, un risque bien plus grand : celui de la normalisation - qui serait la condamnation pure et simple de l’Art. Comment l’artiste prend donc en charge cette problématique du risque ?

Yoann Bourgeois propose d’en revenir au corps, le corps individuel et de travailler cette intime relation qui existe entre prise de risque et créativité, mais aussi cette relation entre l’imaginaire intime et la créativité.

Chaque stagiaire sera invité, par la confrontation à certaines notions de limites et vertiges, à plonger dans son paysage imaginaire intime, à l'arpenter de multiples façons pour descendre un peu plus loin dans ses reculées inconnues pour en extraire matière à créativité.

Les questions de théâtralité et de rapport au public seront également développées.

Le travail commencera par une succession d’exercices physiques qui donneront systématiquement lieu à analyse et continuation vers l’acte artistique. Les notions de présence seront traitées, expérimentées et analysées après chaque exercice : les jeux de vertiges* (exercices sur la stabilité et la perception), la confrontation au vide et les repères dans l’espace, les coordonnées (corps physique et action cérébrale), le corps et son environnement dans le cadre d’un cours encadré par des professionnels (accompagnateurs de moyenne montagne).

Ces exercices réalisés, nous passerons à l’étape suivante : un travail sur nos capacités à plonger dans l’imaginaire et en extraire une force supplémentaire pour la création, mais également un développement de la réflexion sur les questions de la représentation, de la théâtralité et du rapport au public. Quel type de relation s’instaure entre l’artiste et le spectateur lorsque le « spectaculaire » entre en jeu ? Quelle place pour l’efficacité émotionnelle ? etc.

Un travail en groupe et sous-groupes sera mené par un(e) hypnothérapeute pour comprendre les processus possibles d’accès à l’imaginaire intime, à la juste place de l’artiste face à l’autre, avec l’autre, tout en évoluant dans un espace qui déstabilise et déterritorialise l’inscrit dans un entre-deux troublant entre le concret du plateau théâtral et l’immatérialité des personnages. L’hypnose sera utilisée comme une technique attentionnelle permettant d’observer des états de conscience singuliers, vers plus de disponibilité et ainsi un appui pour aller vers l’écriture.

(* les jeux de « vertiges » consistent en une tentative de détruire pour un instant la stabilité de la perception et d’infliger à la conscience lucide une sorte de panique voluptueuse. Roger Caillois, Les jeux et les hommes).


Processus Pédagogique :
La formation se composera de quatre parties. La première sera consacrée à la présentation du stage, la seconde aux exercices et la troisième aux interventions magistrales. La formation se terminera par l’évaluation du stage et des acquis des stagiaires.

I) Présentation du stage (une demi-journée)
Présentation de la formation par Yoann Bourgeois et les Chantiers Nomades.
Point sur les démarches administratives et l’organisation logistique de la formation. Présentation du CCN2, de sa démarche et du partenariat avec les Chantiers Nomades.
Retour sur le déroulé et la progression pédagogique en corrélation avec ses objectifs ainsi que la perspective de la pratique permettant l’évaluation des acquis.
Présentation des encadrants des exercices spécifiques.
Présentation des stagiaires.

II) Exercices, mise en situation et réflexion (6,5 jours)

- les jeux de vertiges* (exercices sur la stabilité et la perception),
- les repères (espace),
- les coordonnées (corps physique et action cérébrale),
- le corps et son environnement,
- approche de l’élément aérologique et confrontation au vide dans le cadre d’un cours encadré par des professionnels.
- le « point de suspension » : défier la gravité et ses règles (la gravité comme expérience théâtrale et chorégraphique).
- faire jouer la disproportion et le changement d’échelle entre l’homme et son environnement.
- exercices d’hypnose.
- Analyse de la prise de risque et son incidence sur le rapport au spectateur.


III) interventions magistrales (2,5 jours)

- Par des accompagnateurs de moyenne montagne sur la gestion individuelle et collective du risque.
- Par une hypnothérapeute.

IV) L’évaluation (une demi-journée)

Les acquis théoriques et pratiques (application au plateau) feront l’objet d’un processus d’évaluation continue durant tout le déroulé de la formation et en lien avec les objectifs pédagogiques. Un regard attentif sera porté sur l’engagement du stagiaire tout au long du processus de travail.

Un bilan pédagogique de la formation et des stagiaires, d’au moins deux heures, sera réalisé le dernier jour du stage, avec l’ensemble des participants, les intervenants et les Chantiers Nomades. Il sera composé de deux phases détaillées dans les modalités d’évaluation.

Informations complémentaires (méthodologie, ...)

Exercices, interventions magistrales

Supports fournis aux stagiaires

Matériel et équipement de cirque (trampoline, agrès, etc.)

Évaluation pédagogique en fin de parcours.

I) L’évaluation de la qualité pédagogique du chantier nomade

A) Rappel des enjeux
- Apprécier l’adéquation de l’offre avec les besoins professionnels,
- Vérifier l’adéquation des moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs fixés,
- Apprécier les liens de conformité avec les objectifs de départ,
- Relever les points forts et les points à améliorer sur les méthodes de travail utilisées,
- Vérifier l’adéquation des moyens de communication avec les usages de la profession,
- Vérifier la conformité du programme communiqué.

B) Le processus d’évaluation
Un bilan pédagogique d’environ deux heures est réalisé le dernier jour du stage avec l’ensemble des participants, les intervenants et les Chantiers Nomades.

Une fiche d’évaluation écrite est transmise aux stagiaires. Elle doit être retournée par courrier aux Chantiers Nomades. Cette évaluation à « chaud » est complétée, six mois après, par un deuxième questionnaire précisant l’application professionnelle de la formation.

Un rapport pédagogique a destination de l’OPCO et des financeurs publics est complété par les intervenants.

II) L’évaluation des stagiaires

A) Rappel des enjeux
Dans la pratique artistique, l’évaluation individuelle a pour but de mesurer la plus-value résultant de la mise en relation de points de compétences entre eux. Autrement dit permettre à l’individu d’avoir une conscience aigüe des mutations, de l’évolution, du renouvellement de sa pratique, à différentes échelles.

B) Le processus d’évaluation
1) En cours de formation

Les acquis théoriques et pratiques (application au plateau par exemple) font l’objet d’un processus d’évaluation continue durant tout le déroulé de la formation et en lien avec les objectifs pédagogiques. Un regard attentif est porté sur l’engagement du stagiaire tout au long du processus de travail.

2) En fin de parcours

2.1. Présenter le processus d’évaluation en amont du bilan et transmettre, aux stagiaires, des documents ressources :
- un document méthodologique sous forme de cible d’évaluation.
- un tableau d’évaluation.

2.2. Compléter individuellement les documents ressources :
- Nous laissons, à chaque stagiaire, 15 à 20 minutes de réflexion sur son parcours de formation pour répondre par écrit aux questions posées : « Sur quels points votre regard a changé ? Qu’est-ce que vous avez découvert ? » ; « Qu’est-ce que vous avez précisé ? » ; « Qu’est-ce qui reste à établir ? » ; « Quelles sont vos applications prioritaires ? ».

2.3. Produire collectivement un temps de parole.
- Chacun exposant, à tour de rôle et oralement, les réponses aux questions, permettant ainsi aux intervenants de réagir et compléter l’évaluation.

Cette méthode a une double valeur : du côté du stagiaire : la conscience et donc l’assimilation ; du côté des intervenants : l’accompagnement et non le jugement.

Formateurs

YOANN BOURGEOIS AUTEUR, METTEUR EN SCENE, CIRCASSIEN

ASSISTANT YOANN BOURGEOIS ASSISTANTE MISE EN SCENE

LISE REY ACCOMPAGNATRICE MONTAGNE

DINA ROBERTS HYPNOTHERAPEUTHE