Identification du stage

Profil professionnel des stagiaires :

- artistes du spectacle vivant (clown,mime, théâtre, cirque, arts de la rue, danse...)
-Toutes personnes ayant déjà suivi un stage avec Laura Herts

Prérequis et expérience professionnelle des stagiaires :

- S'adresse aux professionnels souhaitant approfondir leurs expériences et leurs capacités artistiques.
- Personne ayant une expérience de scène.
- Expérience de travail corporel

Objectif pédagogique :

- Développer,élargir le jeu d'acteur, la créativité et l'autonomie de chacun.
- Vivre et découvrir « son » clown, et non « un » clown.
- Reconnaitre ses qualités, accepter ses défauts,les intégrer au jeu et leur donner une dimension théâtrale.
-Expérimenter puis choisir le style de son clown (clown de théâtre, de cirque, burlesque, excentrique, muet, etc...).
- Repérer et étoffer le potentiel unique de chacun pour développer leur authenticité artistique
-Acquérir la confiance dans leur originalité sur scène
-Apprendre a reconnaitre le comique d'une situation,l'analyser, et découvrir les techniques.

Programme pédagogique

Déroulement pédagogique proposé par Laura Herts :

Nota : ce stage est destiné à un groupe de 15 personnes, dont 12 personnes prises en charge par l'Afdas. 3 stagiaires financeront leur stage par d'autres ressources.


La première semaine, la rencontre avec le corps et l'espace :

Créer l'espace à travers l'invisible

Début de travail intégral de mise-en-mouvement du corps, de la respiration, de la voix et de sa relation avec l'espace.
Apprendre à se servir de l'espace et du sol, comme matière de jeu, et comme partenaires sur scène.

Prendre conscience du corps qui joue

Développer le langage du corps en s’appuyant sur différentes techniques toutes liées au développement d'énergie vitale : la méditation qui évolue sur les mouvements créés par Laura Herts (depuis 1986 expérience d'enseignement et apprentissage), le mime, la danse, technique de Feldenkriest, Chi gong,Yoga, différentes méthodes et types de massages.

Le masque neutre permet à l'acteur d’enrichir le jeu, la présence, le regard public et le regard sur l'espace qu'il crée autour de lui.
La prise de conscience du corps dans sa totalité et sans parole permet aux acteurs d’agrandir et d'étoffer leur présence scénique.
On apprend que les gestes, les mouvements justes et essentiels donnent vie au masque, qui est censé être neutre. On découvre par ce travail, que le masque s'exprime et qu'on peut voir les émotions, les états, les intentions humaine, et unique de chacun.

On découvre sa dimension théâtrale sur scène et les autres qui regardent, voient quelqu'un d'autre, alors que c'est la même personne qu’on a vu au quotidien.
Le travail avec le masque permet de prendre conscience de soi-même et paradoxalement aussi de s'oublier.
Il est impossible de faire exister cette mise-en- œuvre de la présence par le mental sans passer par le masque.

On peut tout à fait, en utilisant le masque neutre, oublier le jeu du masque et lâcher prise dans les exercices, on se permet de devenir les éléments , les matières, la nature, l'eau, le feu, la montagne, la ville….
Comme le clown, qu’on va découvrir pendant le temps de stage, on apprend à être dans une dimension humaine et à la fois mimer.
Partir dans un univers et revenir dans « la présence » qui permet le lien les uns avec les autres et le public, et comment faire les transitions entre les deux pour « embarquer » le public avec nous.

Surtout, on trouve une dimension plus grande de l'acteur sur scène. Il utilise tout son corps pour s'exprimer et pas que sa tête, sa parole, et son visage, qui au final ne représentent qu’un cinquième du corps humain.
L'acteur et le clown à venir se rendent compte de « qu'est-ce qu’il donne sur scène » et il peut donc choisir ce qu'il veut garder ou pas pour le jeu et dans quelle matière, élément, rythme, animal etc…. il a du plaisir à jouer.

Pendant cette semaine on commence à acquérir un vocabulaire commun à utiliser par la suite avec le masque les notions théâtrales comme "le regard public", la puissance de l'immobilité, l'élan, ou qu'est-ce que d'ajouter, par exemple, un peu plus « d’eau » ou plus de « feu» dans son personnage.

Dans cette première semaine on prépare l'acteur à recevoir le clown dans son état de base, sans artifices et premièrement par l'être.

La Deuxième Semaine, la rencontre avec soi-même et le public :

Suite au travail de la première semaine, les stagiaires auront acquis le vocabulaire du mouvement, le jeu avec l'espace, ils auront avancé au niveau de leur forme physique, de la souplesse, de l’endurance, et de la précision dans les mouvements.
Ils auront expérimenté l'omniprésence grâce au travail de masque neutre.
Chacun étant disponible à soi, on réduit le masque à sa plus petite taille, le nez rouge, comme Jacques Lecoq disait "le plus petite masque au monde".
Cet objet est plein d'histoire et de symbolique, cet outil de travail nous permet de rencontrer le Clown de chacun.
Omniprésent, chacun va pouvoir rechercher, expérimenter et découvrir son état de base qui est en soi, simple et vrai.
Avec cette stabilité, l'acteur va pouvoir rebondir et partir dans le labyrinthe de son propre univers et savoir toujours là où il peut « atterrir » pour se retrouver avec lui-même et le public.

Cette semaine on laissera la place à la parole en complément du geste pour approfondir la connaissance et la conscience de la profonde personnalité de chacun.

La troisième semaine, la Complicité :

On avance dans la découverte de soi-même en tant qu’auteur et créateur de son propre personnage/clown. On installe la rencontre les uns avec les autres dans le jeu et sur scène à travers des exercices qui favorisent la complicité, la compréhension et le lien para physique et para spatial qui permet et facilite l'improvisation à deux ou à plusieurs.

Jouer dans les espaces différents,

Apprendre comment aborder des différents espaces : la scène, le cabaret, la rue ou les espaces extérieurs, les salles de fêtes, les petits lieux, le cirque, les grandes salles.
Acquérir la capacité de s'adapter à plusieurs situations de jeu avec et dans les différentes dimensions, et s'y trouver à l'aise.
La présence, la complicité, et la création de cette dimension théâtrale, pratiquée au fur et à mesure, peut s'installer partout. Le Clown/Acteur peut devenir autonome et « tout terrain ».
Laura Herts propose de partager ses expériences de spectacles qui ont été joués partout dans le monde dans une large variété d'espaces publics, et de situations différentes, entant que Clown/Mime et animatrice.

La quatrième semaine,la liberté d'être soi même :

L'agrandissement dans l'expression, l'art du mime au service du jeu de l'acteur, du clown, du comique. Approfondir ce langage du corps qui crée un monde projeté par l'imagination de chacun. Etre précis pour exprimer un lieu, un objet, une action, des autres personnes imaginaires...comme l'imaginaire est infini, le mime l'est aussi.
Approcher la technique et la créativité que permet le mime.

Comment se perfectionner dans son art et devenir authentique, actuel, dans son travail à travers le clown?
C´est aussi se servir de son unique et propre instrument : «  le Corps », pour développer une personnalité théâtrale.
Le travail qui apporte la méthode, pour devenir son propre Clown, est un chemin moderne qui permet à chaque acteur, artiste, et clown, professionnel, de tout simplement utiliser la liberté d'être soi même, quoi qu'il fasse.
Il prend conscience qu'il crée à partir de lui même, et il en joue ; il applique les éléments de toute cette expression personnelle au service de son talent.

Planning d'une journée type

Descriptif d’une journée type par Laura Herts


Grâce au mouvement, à la voix, au jeu théâtral, seul ou en groupe, à travers l’improvisation, laisser naître le clown qui est en vous.

Dans une ambiance ouverte, calme et riche en échanges, on peut se laisser aller, briser les barrières de la raison, et s’amuser. A travers le plaisir on apprend à s’accepter, à jouer celui que l’on est vraiment, avec ce qu’on a…


Une journée de travail est divisée en quatre parties

1- La préparation corporelle :

Dans un premier temps, nous réveillons les sens en nous mettant en mouvement. Nous tentons de trouver la relation entre nous-mêmes et l’espace qui nous entoure, entre le mouvement et la respiration, le souffle et la voix. Pour préparer le terrain, nous utilisons différentes techniques, comme le Mouvement Théâtral, le Yoga, la Danse, le Mime, et le Masque Neutre, afin de créer une base solide qui nous permettra de réagir spontanément, vigoureusement, corps et esprit réunis, ouverts, présents. Ce sont les éléments sur lesquels notre travail se fonde.

Le mouvement et le mime nous donnent de l’énergie, et nous ouvrent un espace de jeu, de joie et de liberté. Devenir conscient de l’espace que l’acteur occupe, apprendre à le cerner totalement, dans toute sa dimension, afin de s’ouvrir physiquement à cet espace, est la base de la présence et de la recherche du clown.

Le mime est le langage du corps. Grâce à lui nous pouvons jouer, raconter une histoire, développer une communication universelle. C’est le langage du clown. Nous enrichissons nos capacités d’expression, de jeu, et apprenons le langage gestuel et le vocabulaire du mime qui améliorent notre précision. Le clown est au delà de toute compréhension intellectuelle, mais dans le même temps il est compris par tous. C’est l’essence de l’être humain.

La respiration, outre sa fonction vitale dans notre quotidien, est capitale sur scène. Apprendre à respirer nous permet de vivre intensément chaque moment. La pratique d’activités comme le Zazen, le Yoga, le Chi Qong, centrées sur la respiration, augmentent notre éveil, et nous offrent l’espace et le calme pour une réelle expérience de l’être.

Apprendre à devenir clown uniquement par la pratique du clown, serait comme entraîner sans cesse le même muscle, jusqu’à épuisement et déchirure. C’est pourquoi nous commençons la journée par cette approche, afin d’être prêt à découvrir notre propre clown petit à petit en jouant.

Quand nous improvisons, seul ou en groupe, sans le nez rouge, nous ne ressentons pas la nécessité d’être drôles ou amusants. Nous pouvons explorer d’autres domaines du théâtre et observer calmement nos potentialités, goûtant la joie de trouver une nouvelle ouverture en soi, une plus grande présence et une liberté d’expression.


2- Le Jeu théâtral :

Les jeux théâtraux permettent aux acteurs de se connecter avec leurs impulsions, leur spontanéité, le plaisir, en stimulant la complicité et le naturel entre les clowns/acteurs.
C’est en jouant à des jeux d’enfants tels que 1,2,3 soleil, en dansant sur notre musique préférée, en attrapant une balle, ou en improvisant spontanément une chanson absurde, que nous pouvons commencer à capturer des moments potentiellement clownesques.

Le plaisir est la clef pour libérer le clown qui est en nous. Chacun de nous a en lui les ingrédients nécessaires à l’extase. Qu’est-ce qui nous fait vivre ? Qu’est-ce qui nous fait tout oublier et profiter du moment présent ? Trouver la réponse est notre objectif.

3- Sur scène :

En mettant à profit l’énergie créatrice développée par les jeux, on utilise ensuite différents exercices et thèmes d’improvisation pour travailler avec les acteurs/clowns. Nous allons également à la découverte et apprenons de nombreuses techniques théâtrales.

En portant le nez rouge, ce petit masque qui nous aide à mieux percevoir l’expression et la manière d’être de tout un chacun, nous pouvons reconnaître notre propre vérité, et la transformer en éléments de base de notre propre clown.

Un travail individuel avec chacun nous permet d’identifier et d’amplifier chez le jeune clown son potentiel naturel. Ensemble nous découvrons la liberté et la générosité qui émanent d’une attitude sincère.

Il arrive parfois, lors d’une improvisation ou d’un travail de groupe, que le clown apparaisse subitement. Nous profitons de cette opportunité pour revêtir l’attirail du clown (costume et maquillage) dans une démarche d’identification à notre clown intérieur.

4- La création collective :

Les thèmes travaillés aboutissent à des sketches grâce au travail en groupe, et sont présentés à chaque fin de semaine.
Que le clown joue directement avec le public, ou qu’il reste dans son propre monde, il transmet ce qui se passe sur scène et en lui à son public. C’est ce va et vient, cette complicité avec le public qui est si unique chez le clown.
Le développement d’un nouveau matériel et son aboutissement sur scène est essentiel à l’évolution du clown.

Informations complémentaires (méthodologie, ...)

La Philosophie du Clown par Laura Herts



Créez votre propre univers comique,

Découvrez-vous,

Prenez vos imperfections pour une force,

Acceptez l’absurdité et le ridicule qui est en vous et donnez-leur une dimension théâtrale,

Où est le clown?

Tout simplement à l’intérieur de nous-mêmes

Omniprésent, le clown est une exagération de la réalité. On pourrait même dire qu’il vient d’une autre planète. Sa seule présence intrigue. Le public est captivé dès son arrivée, sur scène ou ailleurs.

Avec le clown le temps se dilate. Il nous offre une nouvelle perception de l’existence : chaque instant est suspendu et exagéré, à tel point qu’on peut y voir la nature humaine dans sa vérité la plus ultime. Loin de la norme, le clown est incapable de vivre au rythme que ce monde exige.

Toujours derrière, en avant ou hors de la réalité quotidienne, il trouve une logique dans sa propre absurdité. En un moment, alors qu’il est perdu dans son univers, il peut entraîner le monde extérieur dans sa sphère.
L’ordinaire devient extraordinaire, la laideur devient belle, la beauté ridicule et la banalité intéressante.
Tout cela fait partie intégrante du paradoxe du clown.
A travers erreurs et mésaventures, il est le miroir de la face cachée de la société.
C’est un outsider qui demande : qui suis-je ? Comment le monde veut-il que je sois ? Comment puis-je en faire partie, alors que je suis un marginal ?

Souvent anarchique, bordélique, désordonné, infantile, il y a peu de règles pour le clown.
Et s’il y en avait, il les briserait, car c’est dans sa nature. Il ne saurait les appliquer, même s’il essayait.
Et au fond, à quoi bon ? Car s’il y avait vraiment une méthode, ce serait la fin de l’originalité, source du clown. Il y a souvent une dualité chez le clown : sa représentation et ce qu’il est. Le rire du public est provoqué par ce qu’il fait, bien sûr, mais surtout par ce qu’il est. C’est ce qui lui donne sa place à part dans le monde du spectacle.


Pour Laura Herts:
“Le clown est comme le Zen, quant on atteint le Nirvana.
Si on essaie de s'y accrocher, de le comprendre avec notre intellect, il nous échappe.
Nous ne pouvons que tenter d'atteindre le clown qui est en nous, nous laisser emporter et Chevaucher la vague.”

Reportage vidéo sur les Formations et la pédagogie de Laura Herts
http://www.youtube.com/watch?v=DNzG_OSipY4

Supports fournis aux stagiaires

Supports fournis aux stagiaires :
VHS DVD LIVRES sur le mime et clowns

Moyens techniques à la disposition des stagiaires :
Costumes, accessoires, nez de clowns, masques neutres, caméra, salle de travail ouverte après les horaires prévus

3 stagiaires par poste de travail

Évaluation pédagogique en fin de parcours.

Modalités d'évaluation :
En fin de stage, un bilan sera effectué avec les stagiaires concernant : -leur acquisition d'autonomie, de tranquilité, de liberté dans le jeu;
-leur faculté à être en contact avec eux même et avec les autres;
-et leur faculté à suivre l'idée, l'obsession du clown (en d'autres termes, l'écriture et la dramaturgie).