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L'ATELIER DE THEATRE VIVANT — Le Misanthrope : Jeu et direction d’acteurs.

Mots-clés associés : Artistes interprètes (hors musiciens) - atelier d'auteurs classiques et contemporains

‐ Initier une dramaturgie du Misanthrope et réapprendre à dire les vers classiques.
‐ Tenter une interprétation originale d’Alceste puis des autres
personnages.
‐ Diriger un comédien dans une fable de Lafontaine
‐ Partir et tenir compte de la pensée de l’acteur en scène (Pinter).
- Tenter de diriger une scène du Misanthrope.

Informations générales

Identification du stage

:

Comédiens intermittents du spectacle.

:

Deux années de cours d'Art Dramatique.

:

À partir de réflexions et de lectures de la pièce de Molière :
‐ Initier une dramaturgie du Misanthrope.
‐ Réapprendre à dire les vers classiques.
‐ Tenter une interprétation originale d’Alceste d’abord puis des autres
personnages.
À partir d’un travail récapitulatif sur les fables de Lafontaine et L’Amant de Pinter :
‐ Découvrir l’exigence des techniques du « One Man Show » (Lafontaine).
‐ Partir et tenir compte de la pensée de l’acteur en scène (Pinter).
‐ Diriger un comédien dans une fable de Lafontaine puis un ou plusieurs
comédiens dans un passage de L’Amant de Pinter.
‐ Tenter de diriger une scène du Misanthrope avec des comédiens du stage ou de l’extérieur.

  • Du 23/11/2020 au 20/12/2020
    Réf. Afdas : 1930921

140h (20 jours - 35.0h/semaine)
PARIS 19 (Ile-de-France)
12 stagiaires


Financement à 100% par l'Afdas pour les publics recevables. Dans la limite des budgets disponibles.


Anne COUTUREAU — 0671687476
contact@theatrevivant.fr
www.theatrevivant.fr

Informations pédagogiques

Programme pédagogique

L’ambition du stage est d’abord de réfléchir à une dramaturgie du Misanthrope de Molière pour aborder ensuite l’interprétation, chaque stagiaire (acteurs et actrices) étant dirigé au mois une fois, par le directeur de stage, dans Alceste et dans un autre rôle. Il sera nécessaire de revenir sur la technique du vers (programme technique 1) et les principes généraux du jeu avec le partenaire (programme technique 2), pour
amener progressivement les stagiaires à se diriger eux‐mêmes.

Par des exercices préliminaires à partir des Fables de Lafontaine (programme technique 3) et de L’Amant de Pinter (programme technique 4 et 5), chaque stagiaire apprendra à diriger un camarade en utilisant les techniques du « Seul en scène » (Lafontaine), puis du jeu avec le partenaire en tenant compte de la pensée de l’acteur en scène (L’Amant de Pinter).

Chaque stagiaire aura finalement mission de diriger une scène du Misanthrope (programme technique 6). L’objectif pédagogique du directeur de stage sera sans arrêt, en faisant travailler Molière, Lafontaine et Pinter, de montrer sans démontrer, de fournir des éléments techniques sans vouloir s’y borner et de suggérer des pistes dramaturgiques sans vouloir les imposer.

Planning d'une journée type

Sur la base de trente heures par semaine, le travail durera quatre semaines et se déroulera comme suit :

Première semaine
Le matin du premier jour, on fera connaissance en se jetant tout de suite dans des exercices « d’entrées en scène », définissant des objectifs primaires et secondaires, des nécessités, des contrastes et des ruptures (programme technique 2 et 3). L’après midi, on lira attentivement Le Misanthrope de Molière et on tentera, dans des conversations à bâtons rompus d’en dégager les grandes lignes dramaturgiques.

Le matin du deuxième jour sera consacré à divers exercices de maitrise vocale et corporelles (programme technique 2). L’après midi, on distribuera à chaque stagiaire des Fables de Lafontaine et on tentera de les lire en appliquant les principes de diction classique (programme technique 1). La dernière heure sera consacrée à une proposition de mise en scène cohérente du Misanthrope de la part de chaque stagiaire suivant l’expérience, les désirs et les intuitions de chacun.

Le matin du troisième jour, le directeur de stage tentera de diriger quelques stagiaires dans les Fables de Lafontaine. L’après midi, on reviendra à l’aspect technique des vers du Misanthrope en travaillant à la table les scènes choisies par les stagiaires, chaque stagiaire étant tenu de travailler le rôle d’Alceste au moins dans une scène.

Le matin du quatrième jour, on abordera L’Amant de Pinter par une lecture rapide d’abord, puis par des exercices sur l’utilisation du silence, en tenant compte que c’est la pensée de l’acteur en scène qui rend le texte de Pinter nécessaire (programme technique 4 et 5). L’après midi, pour la première fois, deux ou trois stagiaires dirigeront un de leurs camarades dans les Fables de Lafontaine.

Le matin du cinquième jour, on tâchera de finir, à la table, le travail technique sur Le Misanthrope. L’après midi, on tentera de mettre en place une scène du Misanthrope, un stagiaire dirigera une Fable de Lafontaine et on finira par aborder Pinter dirigé par un stagiaire. Chaque proposition sera ponctuée par des réactions et commentaires du groupe.

Deuxième semaine
Les matins du premier et deuxième jour seront consacrés à un récapitulatif du travail technique entrepris en première semaine, ainsi qu’un travail à la table sur Lafontaine, Pinter et les scènes du Misanthrope montées par le directeur de stage. Les deux après midi seront consacrées au montage de Pinter, Lafontaine et du Misanthrope de Molière par le directeur de stage.

Les trois derniers jours de la semaine, on continuera ce travail de montage de scènes. Il faudrait qu’à la fin de cette deuxième semaine, tous les stagiaires aient joué dans une scène du Misanthrope montée par le directeur de stage, que le travail de direction sur Pinter soit terminé et que chaque stagiaire ait terminé un premier « débroussaillage sur une Fable de Lafontaine pour commencer à refaire une séance sur cette même Fable en appliquant peut‐être les principes de direction dégagés par le travail sur Pinter (programme technique 6).

Troisième et quatrième semaine
À partir de la troisième semaine, les stagiaires commenceront un travail de direction sur Le Misanthrope en choisissant s’ils le veulent des scènes déjà travaillées par le directeur de stage, avec les mêmes comédiens ou avec d’autres. Il sera important, à partir des mêmes scènes, de dégager des envies, des intuitions propres à chaque directeur d’acteurs, en appliquant les principes de mise en scène abordés lors des deux premières semaines. Le travail sur Lafontaine se poursuivra, avec encore une ou plusieurs séances de travail.

À partir de la quatrième et dernière semaine, on travaillera seulement sur Le Misanthrope. Chaque stagiaire sera amené à diriger ses scènes plusieurs fois. Le travail de chacun sera librement commenté. Chaque stagiaire aura la possibilité de « monter sa scène en indiquant des mouvements et une « circulation » des comédiens, ce qui sera une véritable introduction à la mise en scène proprement dite.

Le dernier jour, une séance de présentation du travail, devant quelques amis, comportant des scènes de L’Amant, des Fables de Lafontaine et des scènes du Misanthrope conclura le stage.

Informations complémentaires (méthodologie, ...)

PROGRAMMES TECHNIQUES

*** Programme technique 1 : Pour prétendre faire résonner un texte sans autre artifice que son articulation laconique, il convient de maîtriser parfaitement l’élocution de la langue, de savoir attaquer un mot, une phrase, allonger une syllabe, produire le son juste, aller sans hésiter jusqu’au bout de la phrase, jusqu’au bout de la pensée.
En partant des alexandrins du Misanthrope et des vers libres de Lafontaine et de la prose classique, nous proposerons, par des exercices quotidiens, de retrouver les valeurs et les appuis oubliés du français.

Nous aborderons successivement :

1/ Les valeurs prosodiques :
- Ouverture et fermeture des sens, du vers, des phrases, des mots.
- Interrogation, exclamation.
- Hauteur de l’attaque du vers, progression, diminution, altération.
2/ L’accentuation :
- Attaque d’un vers, d’un mot, d’un groupe de mots.
- Les finales.
- Redécouverte des accents toniques oubliés (première et dernière syllabe des mots)
- Notion de “mot phonologique”.
- Enjambement, rejet.
- Accentuation de sens : Les mots phares.
Il y a, dans chaque vers, un mot ou une série de mot “ éclairant ”. Suivant l’accentuation le vers prend un sens ou un autre.
3/ Les valeurs phonétiques :
- Différence entre voyelle ouverte ou fermée : (“ e ” ou “ eu ”, “ é ” ou “ ê ”, “ ô ” ou “ o ”)
- Attraction de consonnes après la voyelle.
- Différence entre diphtongue et diérèse. Attaque de la diphtongue.
4/ Les valeurs rythmiques
- Théorie des longues, demies longues et brèves de la méthode traditionnelle.
- Valeurs scalaires du “ e ”, allant de l’élision (valeur zéro), au “ e ” fort ”, en passant par le “ e ” muet, rime féminine et voyelle blanche à contre temps.
5/ Les liaisons :
- Liaisons de sens, liaisons d’usage, liaisons de raison.
- Dénasalisation.
- Les exceptions.
6/ Les valeurs métriques :
L’alexandrin n’est pas une entité corsetée qui commence au premier pied, se termine à la rime et passe par l’obligatoire césure à l’hémistiche.
Le sens suit une autre logique et l’on peut dans Racine et Molière sculpter déjà des métriques différentes, système généralisé ensuite par Baudelaire, Rostand et les poètes modernes.
Par le jeu des accentuations on peut par exemple considérer l’admirable vers de Phèdre “ C’est Vénus, toute entière à sa proie attachée” … comme quatre vers indépendants de trois pieds :
“ C’est Vénus ”
“ Tout entière ”
“ A sa proie ”
“ Attachée ”…
Chaque vers étant attaqué et traité séparément.

De la même façon, les deux vers d’Aricie au Vème acte de “ Phèdre ” :
“ Mais tout n’est pas détruit et vous en laissez vivre ”
“ Un…Votre fils, Seigneur, m’interdit de poursuive… ”
peut se dire : “Mais tout n’est pas détruit ”
“ Et vous en laissez vivre un ”
“ Votre fils, Seigneur, m’interdit de poursuivre… ”
Un hexasyllabe, un heptasyllabe et un vers de onze pieds ! N’est-ce pas du Verlaine avant la lettre ?


*** Programme technique 2 : Dissociation du geste et de la parole
Pour qu’un contraste ou une rupture à l’intérieur d’une action fonctionne, l’acteur doit avoir une parfaite connaissance de son corps et analyser préalablement toutes les phases du déplacement ou du mouvement qu’il va avoir à accomplir.
A partir d’une série de gestes simples, nous proposerons des exercices fondés sur la technique de séparation :
- Concentration
- Objectif primaire – Objectif secondaire
- Décomposition de l’action
- Prise de conscience du corps
- Précision – Timing – Rythme – Rupture.
Nous établirons ensuite une mise en espace des textes de Molière, Lafontaine et Pinter particulièrement large pour pouvoir mettre en application ces contrastes de déplacement et ruptures de mouvement.


*** Programme technique 3 : Séparation – Rupture – Décalage - Contraste d'action. Ce sont les fondamentaux du « Seul en scène » et de la mécanique du rire.
En partant du principe que l’effet comique est fondé sur un contraste et que l’intérêt du spectateur est tenu en éveil par ce qui rompt l’uniformité du ton et de l’action, nous développerons une technique de la “ rupture ” sur le plan de l'action par :
- La neutralité de déplacement
- L’arrêt sur image – Pause de réflexion - Projection sur le public – Prise de conscience
- La rapidité, la lenteur de déplacement
- La direction de regard
- Le timing, le rythme.


*** Programme technique 4 : La pensée de l'acteur en scène
L'exploration de la pensée (sous texte) et de l'inconscient des personnages se fera à partir d'exercices fondés sur :
- L’improvisation
- Le jeu sans texte
- L’intention
- Le sentiment contradictoire – La situation parallèle – Le code de jeu –L’ art du décalage
Pour parvenir à signifier des situations et intentions imposées, nous insisterons particulièrement sur :
- L'état
- La concentration
- L’objectif primaire
- L’objectif secondaire
- La résonance


*** Programme technique 5 : Jouer et penser
C'est une synthèse de travail qui consiste à transformer une pensée en jeu. Le stagiaire se laisse guider par sa pensée, qui, suivant le schéma “induction – réflexion - réaction”, détermine un comportement fait de ruptures et de contrastes. Les signes qui en résultent deviennent du jeu à partir du moment où le comédien ne les censure pas et les agrandit. Il crée donc du spectacle en choisissant dans le cheminement de sa pensée de privilégier un détail, d'agrandir une intention, de développer un état. Le jeu doit prendre l'avantage sur l'intériorisation.
L'intervenant se doit de regarder le comédien, de le guider, de lui suggérer d'autres pistes de travail, de choisir la voie qui lui semble la meilleure, de peaufiner un détail, d'agrandir un signe, de lui donner la liberté d'être pleinement lui-même en train de s'exprimer.


*** Programme technique 6 : Contraste d'intentions
Pour parvenir de façon précise et systématique à établir des contrastes d’intentions, il s’agit d’abord de savoir reconnaître, définir et fixer une couleur d’intention pour l’opposer ensuite à une autre.
Par un travail “ à la table ”, chaque stagiaire sera dirigé dans le passage qu’il lui appartiendra de défendre pendant la durée du stage.
L’analyse du texte permettra de définir comme dans une partition, des humeurs (intentions) et des paliers (ruptures) puis encore des contrastes et des décalages entre chaque paliers (intentions et ruptures secondaires).
Il s’agira ensuite de fixer ces intentions dans sa mémoire émotionnelle pour être susceptible de les reproduire avec exactitude d’un jour sur l’autre.
Ce travail préalable “ à la table ” devrait permettre la maîtrise totale de l’objectif d’intention lorsque le texte sera mis en espace.

Supports fournis aux stagiaires

1) Méthode pédagogique :
Training physique en groupe, travail à la table, improvisations concertations avec le groupe, exercices individuels et collectifs, visionnage de vidéos et travail de plateau individuel et collectif.

2) Présentation du travail en fin de stage :
Une présentation des travaux aura lieu le dernier jour du stage en présence d’un public d’amis et de professionnels. Elle se déroulera sous forme de spectacle structuré et se voudra exhaustive de tous les répertoires abordés pendant le stage : Le Misanthrope, bien sûr, mais aussi Lafontaine, Pinter voire des exercices d’initiation et des essais de One Man Show.

3) Moyens technique à la disposition des stagiaires :
‐ Un complexe de trois salles de théâtre de 30, 60 et 200 places en état de marche et utilisées suivant les besoins du travail, plus une vaste pièce de travail avec tables, chaises, paperboard, bibliothèque et matériel vidéo.
Les salles de théâtre sont équipées de projecteurs et sono à disposition du travail et du spectacle de présentation.
Un ordinateur, un accès libre au web et une photocopieuse sont à la disposition des stagiaires.
La bibliothèque sera constituée à partir des auteurs traités durant le stage :
‐ Oeuvres complètes de Lafontaine
‐ Oeuvres complètes de Pinter
‐ Oeuvres complètes de Molière
‐ Dictionnaire encyclopédique du théâtre (Corvin)
‐ Ouvrage théorique sur le théâtre (Jouvet, Artaud, Stanislavski etc…)
‐ Pièces du répertoire modernes et contemporaines autour du Misanthrope, comme par exemple Célimène et le Cardinal de Jacques Rampal ou Le Misanthrope et L’Auvergnat de Courteline.
‐ Différents ouvrages traitant du Misanthrope :
‐ Le Misanthrope de Philippe Senart
‐ Le Misanthrope de FrançoisRégis
Bastide
‐ L’idéologie du Rire ou Comment Interpréter Le Misanthrope de Jesse Dickson
‐ Le Misanthrope, Mythe de la Comédie de Jules Vuillemin

Structures et Significations du Misanthrope de Marie–Odile Sweetser
‐ Revues spécialisées sur l’actualité du théâtre
‐ D V D (Films, pièces de théâtre, captations récentes ou moins récentes du Misanthrope)

1 stagiaires par poste de travail

Évaluation pédagogique en fin de parcours.

Deux notes sur 10 seront données à l’issue du stage, l’une rendant compte des progrès accomplis sur le plan de l’interprétation, l’autre mesurant la disposition générale à la direction d’acteurs. Elles ne se mêleront pas d’évaluer la valeur du stagiaire comme acteur ou metteur en scène, mais exclusivement le sérieux et le profit du travail accompli.

Formateurs

Philippe Ferran metteur en scène, formateur

Marie Hasse Metteur en scène, comédienne